Le coeur artificiel au secours de l'insuffisance cardiaque

Ajouté le 18 janv. 2016
Le coeur artificiel au secours de l'insuffisance cardiaque

Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans les pays développés. L’insuffisance cardiaque chronique constitue par ailleurs un problème majeur de santé publique avec probablement plus de 750 000 personnes touchées en France.

En cas d’insuffisance cardiaque systolique réfractaire au traitement médicamenteux et éventuellement électrique avec pose de pace maker ou défibrillateur (resynchronisation cardiaque), il faut envisager la transplantation cardiaque. Mais la pénurie de donneurs et les délais d’attente trop longs sont à l’origine d’une aggravation de l’état des malades et justifient un recours à l’assistance ventriculaire (coeur artificiel). La mise en place d’une assistance ventriculaire longue durée fait partie intégrante de l’arsenal thérapeutique dans la prise en charge des patients en insuffisance cardiaque terminale. Il faut tenir compte de la situation clinique dans laquelle se trouve le patient (défaillance aiguë potentiellement réversible ou au contraire irréversible, défaillance mono (un seul ventricule atteint) ou biventriculaire (les deux ventricules atteints). La durée de l’assistance dépendra de l’état du patient et du projet ultérieur (transplantation, récupération ou assistance définitive). Le choix du matériel est fonction, dans chaque centre hospitalier, des marchés avec les différents fournisseurs et ce choix dépend du coût du matériel consommable et des machines mises à disposition.

Parmi ces assistances longues durées, on retrouve les systèmes mécaniques d’assistance gauche, droite ou biventriculaire et les cœurs artificiels comme la prothèse Carmat. Le matériel implanté doit être léger, biocompatible, de taille suffisamment réduite pour pouvoir être logé dans la cage thoracique.

 

Pour pallier aux complications des assistances mécaniques, à savoir complications thromboemboliques et hémorragiques, le Pr Carpentier a développé un cœur bioprothétique. Ce dernier est destiné aux malades en insuffisance cardiaque terminale contre indiqués à la greffe. Il s’agit d’un cœur autonome de 900g, volume de 0.75l, son armature est en plastique, il reproduit la physiologie de l'organe normal avec ses deux ventricules et ses battements à l'aide de moto-pompes. Ce dispositif présente un système de monitorage interne permettant aux médecins d’ajuster le débit cardiaque. Le choix des matériaux a démontré une biocompatibilité, biostabilité et une absence de thrombogénicité.

Les résultats montrent peu à peu que cette nouvelle technologie assure un avenir prometteur pour la qualité de l’orientation et des soins apportés aux patients en insuffisance cardiaque sévère aussi bien sur leur qualité de vie que sur l’espérance de vie. La diffusion de l’assistance ventriculaire rend souhaitable l’organisation en réseau des services de cardiologie et de chirurgie cardiaque, de même que la mise en place de collaborations pluridisciplinaires médicales et paramédicales autour du patient. Le retour à domicile rendu possible par l’évolution des techniques nécessite également une organisation rigoureuse tant au plan médical que technique.

Enfin, l’impact économique et financier de ces nouvelles technologies et leur diffusion possible dans le contexte difficile de la transplantation cardiaque risquent de confronter à relativement court terme le système sanitaire français à des questionnements qui auront de fortes résonances éthiques.

 

Dr Aurélie FRESSELINAT
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